L'un la poupée de L'autre.
One the puppet of the other
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Série de performances d' Annie Abrahams et Nicolas Frespech.
Technique et développement de l'interface Clément Charmet. (panoplie.org)
Performance 26 mai 14h15, flashfestival, petite salle -1, Centre Pompidou, Paris.
Vidéo de 26 minutes.


Images fixes de la vidéo.

Emis samedi 21 juillet à 22h sur FreeboxTV.
Présenté au centre culturel Saint-Exupéry de Reims pendant la nuitnumérique#5, 20 10 2007,
à " INTIMACY across digital & visceral performance" samedi 8-12-2007 17h30 au Goldsmiths Small Hall, Londres,
dans l'exposition "tout va bien", Galerie ESCA, Milhaud de 23 novembre au 16 décembre, 2007,
au CAC Le Quartier, Quimper le 6 mars 2008 à 19h30h sur invitation d'Ana Olszewska et Elisabeth Klimoff (panoplie.org).
à l’ECM des Carrés, Annecy le 13 novembre 2008 à 18h00 sur une proposition d’Annie Aguettaz, imagespassages.
au Lux, cinéplastique3, Valence, 10 mars 2009, 20h.

Dans l'exposition Net Work by Gretta Louw, Platform, Munich, 3 novembre – 31 décembre 2014.


lien direct https://youtu.be/a73ZmP3epaM

lien direct https://www.youtube.com/watch?v=lJf8JCtQY3E
Vidéo sur youtube en deux parties. Version complète sur http://vimeo.com/2825201 (not for smartphones)
Vidéo aussi disponible : torrent p2p http://www.vuze.com/details/BMVJLODKWLSUBRFVX4FTKB2TB7BIDSVO.html ou en .mov sur DVblog


Performance :
Sur scène deux tentes igloos. Deux espaces en forme de bulle abriteront les deux artistes qui vont se livrer à un jeu dans lequel ils seront la poupée l'un de l'autre. Via un système de deux webcams depuis l'intérieur de leurs tentes ils seront en face l'un de l'autre.
Le public dans la salle pourra suivre le face à face cachée via une interface développée par Clément Charmet. Ils regarderont les images des deux artistes à l'intérieur de leurs tentes l'un à côté de l'autre projeté au mur derrière les tentes.
Comme dans un monde virtuel (un jeu vidéo, Second Life) les artistes vont donner des commandes à leur avatar, joué par l'autre. Mais à l'opposé des mondes virtuels, ici l'alter ego est bien vivant, il a des pouvoirs propres et il peut accepter ou non de donner chair aux projections de l'autre.

Annie Abrahams et Nicolas Frespech commentent ainsi une situation où aujourd'hui nous avons de plus en plus tendance à vivre dans notre propre bulle, notre sphère à soi, sans encore avoir besoin de l'autre, en formant un couple avec nos doubles virtuels.



photo en 300dpxi Sébastien Bourdoiseau www.parazits.com


 

Presse performance et vidéo:

Fragile et sensible, un pur instant de trouble aux temps de la technologie. C’était en mai, à Beaubourg, durant le Flash festival, la performance, signée Annie Abrahams et Nicolas Frespech, s’intitule « L’un la poupée de l’autre ». Le titre, déjà, intrigue, séduit tout en effrayant. Qu’ont-ils donc tramé là, ces deux « historiques » du net-art à la française (oui, Annie n’est pas française, elle est née en Hollande mais vit et travaille ici depuis de si nombreuses années qu’elle fait partie de la toute petite famille des nouveaux médias français) ? Un jeu de punching-ball pervers et trash qui jouerait de nos fantasmes de manipulation à distance ? Un face à face d’avatars qui tournerait au grabuge ? Au contraire, le tête à tête n’est pas un face à face, il est mis à distance, comme les communications sur les réseaux (téléphonie, visiophonie, Internet…). Sur la scène obscurcie, deux tentes igloo, éclairées de l’intérieur à la lampe de poche. Au-dessus, deux écrans côte-côte, affichant les images des webcams tenues par les deux artistes dans leur abris de fortune. Chacun isolé, protégé, enfermé (c’est selon…) dans sa bulle, tentant avec maladresse parfois, émotion toujours, de « toucher » l’autre."
Extrait de :" Annie Abrahams et Nicolas Frespech, duo technosensible", Annick Rivoire, Poptronics 20–0–2007

" L’un la poupée de l’autre ne se définit pas comme une énième performance sur le thème de l’identité. La collaboration entre Annie Abrahams, Nicolas Frespech et Clément Charmet vise à établir un nouveau rapport à autrui, construit sur une autre idée de l'internet et de la résonance des outils contemporains. De la rencontre à la découverte par fragments webcamés, aux gestes dévoilés et/ou non réalisés, ils esquissent par la voix et par l’image véhiculée sur la toile, des correspondances, des relations qui se concrétisent sur l’espace scénique. Elémentaire dans la situation de départ  (un dialogue entre un homme et une femme prisonniers dans deux univers distincts, matérialisés par deux tentes), cette pièce devient radicale dans sa réalisation d’un point technologique (deux écrans vidéos projetant des visuels issus des webcams situées au sein des tentes) et efficace dans ses répercussions et les questions qu’elle fait naître. L’enjeu de, L’un la poupée de l’autre , réside bien dans la prise de risque des deux principaux protagonistes. En effet, la singularité d’Annie Abrahams et celle de Nicolas Frespech dépendent entièrement de la dynamique et de l’action de l’un par rapport à l’autre. Avant tout, L’un la poupée de l’autre met en évidence les flux qu’ils soient issus de leurs paroles, ou de leurs images, les travaillant dans leurs essences mêmes afin d’interroger le statut, le rôle et les effets du réseau. Le procédé vidéographique utilisé entraîne une projection au rythme plus ou moins saccadé en fonction de la bande passante, exposant une déconstruction des gestes qui modifie le rapport visuel et qui fait appel à l’imaginaire des spectateurs. Le regard est pris dans un entre-deux entre la matérialité du contenu filmique et les possibilités qu’ouvre le hors champs. L’un la poupée de l’autre met en place une rhétorique scénique et technique qui agit en profondeur sur la notion de portrait et celle de la rencontre. Par leurs échanges, par les réactions et par l’inaction, ils interrogent les jeux à la fois complexes et sensuels qui s’élaborent par/à cause des outils technologiques actuels. En somme, L’un la poupée de l’autre est une pièce performative à voir et à réfléchir. " Cyril THOMAS . Historien d’art. Membre du centre Pierre Francastel.

"The soft hazy pastels of the webcam images created an impression of otherworldliness, where the walls of the tents evoked two floating worlds, miles apart, occupied by two solitary humans preoccupied with opportunities for intimacy. In this enthralling half hour performance, I forgot about the accretion of skills, tools and protocols, necessary to enable the performance, so that all that remained for my conscious consideration was a contingent and vulnerable human interaction expressed through request, action, request, action. I found this work poignant and moving." Ruth Catlow "intimate collaboration", compte rendu du festival/seminair "INTIMACY", Londres 9-12-2007.

"Figurant l'évolution de nos rapports sociaux, beaucoup plus débridés et décomplexés en ligne que face à face, les demandes perpetuelles de l'un à l'autre mettent aussi en lumière une certaine forme de soumission dont nous sommes capables, à condition que celle-ci soit validée par la technologie. Pacte de pouvoir entre deux participants, l'un obéissant aux injonctions de l'autre, ce contrat d'intimité nous renvoie aussi aux jeux de l'enfance, et le ton calme et rassurant des artistes évoque les expériences relationnelles que nous explorions, enfants, une fois les lumières éteintes. Au lieu du noir et de la sécurité relative d'une chambre close dans laquelle les adultes n'entreront plus, c'est ici la webcam qui fait office de gardien de la relation et de libérateur des inhibitions.
Par ce simple procédé, on en apprend donc beaucoup sur la manière dont la technologie (la webcam et internet, mais aussi le SMS et le téléphone en général) est devenue un outil de communication, en même temps que de protection contre l'autre, autorisant des pratiques auxquels on ne se livrerait jamais autrement, tout en interdisant de fait l'accomplissement charnel de la relation.
" "Murmures dans la nuit" Troudiar Fluctuat 18-1-2008.

"L’avant et l’après-performance, par les traces vidéo ou les dispositifs que Nicolas Frespech et Annie Abrahams mettent en place à petites touches, finissent par prendre une valeur artistique en soi. Côté poptronics, des échanges par mail (avec Annie Abrahams d’un côté, Nicolas Frespech de l’autre) ont eu lieu. De ces échanges est tiré cet entretien quasi-fictif (puisque Annie et Nicolas n’ont pas vu les réponses de l’autre), réalisé fin 2007." "Annie Abrahams, Nicolas Frespech, l’un l’entretien de l’autre" Entretien Pop'etc, Poptronics, mars 2008.

"Finally, and also under those conditions, Abrahams and Frespech exhibit their privacy. In a digital environment, privacy always runs a risk, and this risk is becoming greater and greater as technologies become more and more pervasive; but, if one exposes his/her privacy, the risk disappears. Authors laugh at their privacy by showing their own bodies and movements as public documents, by allowing the anonymous audience to access them. At the same time,
they suggest the possibility of living in a world where privacy is not a matter of concern any longer."
"One the puppet of the other / L'un la poupée de l'autre: The video and the performance", Alejandro Delgado Gómez dans Archives & Social Studies Vol 1 No 1 ISSN 1988-0626, 16 mars 2008.

 

Description technique et plus d'info .pdf

 


Image de la web rencontre au CAC Le Quartier, Quimper le 6 mars 2008 à 19h30h. Rencontre à distance dans le salon de panoplie.org. Merci à Ana Olszewska et Elisabeth Klimoff (panoplie.org).